Sabrina GuillotArtisan Tapissier Décorateur |
1) Le Dégarnissage
Le tapissier dégarnit entièrement le siège pour ne garder que la carcasse. Ce travail est parfois long et rébarbatif, car il faut retirer tous les clous ainsi que toutes les semences qui maintiennent l'ensemble de la couverture et de la garniture.
2) La vérification de la carcasse
Selon l'état du siège, le tapissier vérifie s'il doit procéder à des collages pour renforcer la carcasse et traiter le bois d'éventuel insectes. Il peut également faire appel à un ébéniste pour la remise en état du meuble. C'est à ce moment là que le décapage, le ponçage, la pose de la teinte, le vernissage ou la patine sont réalisés.
3) Le traçage des axes et réalisation du chanfrein
Avant de commencer la réfection du siège, le milieu des traverses en bois (avant, arrière et le dossier) sont marquées afin de pouvoir par la suite poser les sangles, les toiles et le tissu droit. Le chanfrein est réalisé, c'est à dire que le haut du bord extérieur du bois est rapé à 45° afin de fixer dessus les semences de la garniture.
4) Le sanglage
C'est la mise en place des sangles en jute. Elles sont tendues, entrecroisées, accolées et fixées avec des semences. Les sangles une fois entrecroisées forment un damier.
5) La pose et couture des ressorts sur le sanglage
Les ressorts sont disposés en suivant la forme de la carcasse et de façon régulière. Ils sont ensuite cousu au sanglage.
Les nœuds supérieurs des ressorts sont positionnés de façon à ce que lors du passage de la corde à guinder, ils ne coupent pas la corde.
6) Le guindage
Le guindage consiste à fixer les ressorts entre eux et au siège à l'aide de cordes à guinder.
Cette réalisation est capitale puisque lorsque le ressort prend une mauvaise position, il déforme le siège. Le guindage permet de mettre les ressorts à la hauteur désirée et de les lier. Le passage des cordes sur le haut des ressorts (pavillon) va former une surface plane, qui sera ensuite recouverte d'une toile forte.
7) La pose de la toile forte
La toile forte recouvre le guindage et sert à constituer la plate-forme où sera faite la garniture du siège.
8) La couture des ressorts sur la toile forte
Le pavillon des ressorts sont cousus avec la toile forte. Chaque pavillon compte 4 points noués avec de la ficelle à piquer. La couture se fait en une seule longueur de ficelle.
9) La couture des lacets sur la toile forte
Les lacets servent à maintenir le crin mais aussi à déterminer sa quantité lors de la mise en crin. A l'aide d'un carrelet courbe (aiguille) et d'une ficelle à piquer, les lacets sont cousus sur le pourtour du siège puis au centre.
10) La mise en crin végétale
La mise en crin consiste à placer dans les lacets de ficelle des poignées de crin végétal, en roulant le crin sur la ficelle de façon à former une pelote de crin. Une fois tous les lacets remplis, le siège est garnis de grosses boules qu'il faut ensuite ouvrir afin de bien répartir le crin et d'avoir une bonne homogénéité.
11) L'emballage
Cette opération consiste à enfermer le crin dans une toile d'embourrure tout en gardant la forme de la future garniture. C'est une étage importante car il faut absolument poser la toile d'embourrure droit fil par rapport aux axes du siège car cela servira de repères aux différents points de piquâge.
12) Le point de fond
Le point de fond a pour but de maintenir le crin en place et de former le fond de l'assise du siège.Il restera en place lorsque le siège sera terminé.Il doit être de la forme de la ceinture du siège et placé à une certaine distance du bord du bois.
Le point de fond est réalisé à l'aide d'un carrelet double pointe (grande aiguille droite) et d'une seule longueur de ficelle qui traverse de haut en bas l'assise. A chaque passage d'aiguille il faut tirer sur la ficelle afin de vérifier que celle-ci est bien cousue à la toile forte et qu'elle ne soit pas gênée dans un ressort. Lorsque le point de fond est fini, il faut le serrer à chaque passage de ficelle. En le serrant, cela donnera par la suite, au centre de l'assise un bombé.
13) Le rabattage
Le rabattage consiste à donner la forme définitive de la garniture et de fixer la toile d'embourrure définitivement sur le chanfrein.
14) Le point avant
Cette étape donne la forme définitive à la garniture et assure la fermeté nécessaire pour recevoir le poids d'un corp. Un carrelet courbe et de la ficelle à piquer seront nécessaire afin de faire cette réalisation. Le carrelet courbe traverse la garniture (du côté au centre de l'assise) en cousant des points avant.
15) Le point de bourrelet
Le point de bourrelet également appelé point arrière, termine la garniture et permet d'obtenir la forme de la garniture identique à celle du siège. Il est réalisé avec un carrelet courbe et de la ficelle à piquer. La grosseur de chaque bourrelet est différent selon le style du siège.
16) La piqûre
Cette opération consiste à mettre une petite couche de crin animal afin d'assurer un moelleux supplémentaire et un beau bombé à l'assise du siège. Pour maintenir le crin, on réalise des lacets sur la garniture précedemment piquée (au centre et sur le devant). Avant de réaliser cette étape, le point de fond sera desserré.
17) La mise en blanc
Une fois la piqûre réalisée, une toile blanche est tendue et fixée sur la feuillure du bois. Des coupes seront réalisées si nécessaire.
18) La pose de la ouate
Pour donner un confort supplémentaire une ouate est posée sur l'assise.
19) La couverture
Le tissu est fixé sur le siège.
20) La finition
Afin de cacher la fixation du tissu, des clous décoratifs, un galon, un double-corde, une crète ou des franges sont posés sur la feuillure du siège.
21) Mise en place du jaconas
Après la pose du tissu, il est nécessaire de poser sur les sangles une toile qui cachera les sanges et empechera la poussière de crin de tomber au sol.